Textes de n. boleau, v. hugo, a. rimbaud
• Sans la moindre modalisation et par une succession d’impératifs qui témoignent clairement de ses certitudes, Boileau édicte les règles sans lesquelles, pour l’auteur classique, il ne saurait y avoir de salut poétique. On rencontre dans ces vers des termes religieux comme « sacrée » ou moraux tels « vicieux », « orgueilleux », mais Boileau ne s’intéresse pas ici à la sensibilité du poète ni aux thèmes de l’inspiration poétique : ce ne sont que des conseils d’ordre formel.
Il souligne l’importance du travail en rappelant qu’il faut « vingt fois sur le métier » remettre son ouvrage pour tenir en laisse une inspiration a priori suspecte et mauvaise conseillère. C’est « lentement » qu’il faut élaborer une oeuvre, en exerçant son sens « critique », notamment sur la précision du vocabulaire et la correction de la grammaire, pour proscrire tout terme
« impropre », tout « barbarisme », « tour vicieux » et autres « solécisme[s] ».
Son idéal poétique repose sur le rejet d’un style « ampoulé » et sur la recherche de la simplicité : tout doit viser à procurer une impression d’ordre et de mesure, d’équilibre au service d’« un seul tout » dans lequel se fondent harmonieusement les « diverses parties ». La poésie est en conformité avec l’ordre établi.
Il est clair que, pour ce théoricien du classicisme, la poésie n’est pas la
« violence faite au langage » réclamée par Octavio Paz.
• Dans le passage des
Contemplations
« Réponse à un acte d’accusation
», Hugo ne se place pas sur un plan technique comme Boileau ; il se souvient ici de l’« audace » et de l’ardeur