Theorie du capital humain
(ÉUA, 1930- )
Nobel 1992
Gary BECKER est connu pour avoir remodelé le champ de la pensée économique libérale en l’élargissant à l’ensemble des comportements humains. Ainsi, il s’intéresse aux sciences sociales définies au sens large, étant convaincu que la théorie économique offre sous sa forme néoclassique les meilleurs outils d’analyse pour l’étude des relations sociales. L’idée qui guide tous les travaux de Becker est que la théorie économique peut être appliquée avec profit à une large gamme de problèmes humains.
Ses multiples travaux sur les fondements des comportements humains reposent principalement sur deux théories fondamentales : la théorie du capital humain et la nouvelle théorie du consommateur.
La théorie de la concurrence pure et parfaite considère le consommateur comme un individu qui compare des prix pour effectuer ses choix. Becker le présente comme un être qui produit des satisfactions dont il est lui-même le consommateur. Ainsi, il n’achète pas un bien pour lui-même, mais pour les services qu’il lui rend. L’utilité ne vient donc pas directement des biens et des services achetés sur le marché mais elle est le résultat de comportements du consommateur qui choisit et qui produit lui-même ses propres satisfactions. N’importe quel acte individuel est alors comme un acte économique soumis à la contrainte budgétaire et temporelle. En effet, au-delà du budget monétaire, l’individu est limité par le temps dont il dispose pour assouvir ses besoins. La valeur du temps, ressource rare, correspond dès lors au revenu sacrifié par unité de temps consommé : c’est le "coût d’opportunité ".
La grande innovation de Becker dans le domaine de la théorie du consommateur est de considérer le ménage comme une institution économique comme les autres. Ses préférences sont définies à partir de biens intermédiaires, c’est-à-dire de biens destinés à produire des services désirés. Alors, comme pour l’entreprise, il ‘agit