Thucydide, un historien de son temps.
L'œuvre de Thucydide raconte de manière méthodique des événements particuliers, année par année, été par été et hiver. L'abstraction consiste à découvrir le caractère permanent de la vie politique en tant que telle.
Aucun historien moderne n'écrit une histoire comme celle de Thucydide. Un historien moderne s'intéresse aux arrières plans économiques, sociaux et culturels ; Thucydide ne s'en occupe pas, il se « limite » à la politique, à la diplomatie et à la guerre. C'est ce qui est visible dans les discours qu'il recompose, cependant le reste n'est pas moins important.
Thucydide a dit qu'il voulait donner un compte rendu précis et détaillé des évènements mais le but n'est pas seulement celui-là.
Un de ces but et de montrer l'importance singulière de cette guerre, il a compris qu'elle serait différente, significative. Implicitement, il compare la guerre du Péloponnèse aux guerres médiques et à la guerre de Troie.
Il se présente en concurrence avec Homère et Hérodote. Il faut choisir entre la sagesse d'Homère, le récit d'Hérodote ou celui de Thucydide d'Athènes.
Homère dit la vérité sur les êtres humains à travers la fiction, le poète est maître des vérités dans les sociétés antiques, il invoque la muse accédant ainsi au vrai. Le poète est le personnage essentiel pour que la mémoire subsiste.
L'histoire est une invention grecque, Hérodote fait de même pour ne pas oublier.
Homère dissimule le fait que la vie politique est caractérisée par l'absence de charis, qui est le contraire de la nécessité et de la contrainte. Thucydide dit au contraire que l'univers politique n'existe qu'à l'ombre de la redoutable contrainte du politique. Il faut donc choisir entre la sagesse d'Homère et celle de Thucydide, il faut donc choisir entre deux vérités.
La sagesse de l'historien est supérieure à celle du poète, Aristote dit pourtant le contraire : seul le poète est capable de lire l'universel.
Pourtant, Thucydide raconte