Tirus de Kenzuké
C'était presque la dernière chose qu'il m'a dite. J'ai promis et j'ai dû vivre dans le mensonge. J'aurais …afficher plus de contenu…
C'est vraiment l'impression que l'on a quand on est en mer, et la sensation aussi. Eau de mer, eau de pluie, tout est mouillé. La plupart du temps, j'étais trempé jusqu'aux os. J'avais tout l'équipement nécessaire - le skipper y veillait soigneusement - mais l'humidité transperçait tout.
Dans la cabine aussi, tout était mouillé, même les sacs de couchage. Il fallait attendre que le soleil brille et que la mer se calme pour pouvoir faire sécher nos affaires. Nous étendions tout sur le pont, et la
Peggy Sue était bientôt parée d'une grande corde à linge qui la traversait de la poupe à la proue. Être de nouveau au sec était un grand luxe, mais nous savions que cela ne durerait pas …afficher plus de contenu…
J'ai cru que nous allions couler. Je l'ai vraiment cru. A un moment, alors que nous étions en haut d'une vague, j'ai vu la proue de la Peggy Sue pointer tout droit vers la lune. Comme si elle allait s'envoler. Puis nous sommes redescendus violemment dans l'autre sens, si vite que j'ai cru qu'on allait toucher le fond. Ça tournait mal.
Horriblement mal, même. Mais la Peggy Sue a tenu bon et nous avons réussi à gagner l'Espagne.
Mam est assez désagréable avec nous, par moments, quand elle pense qu'on ne fait pas les choses comme il faut.
Papa n'a pas l'air de s'en préoccuper outre mesure, pas ici, en pleine mer. Il me fait simplement un clin d'œil et nous reprenons nos occupations comme si de rien n'était. Ils jouent beau- coup aux échecs, tous les deux, quand