Tous les matins du monde - relation maître à disciple
Tous les matins du monde
I/ La relation de maître à disciple, un rôle conflictuel
Dans Tous les matins du monde, les connaissances en matière de musique de Sainte Colombe en font un personnage apte à juger. Lors de la première apparition de Marin Marais, pour lui demander si il peut être son élève, Sainte Colombe distingue "jouer de la musique" de "être musicien". Cette distinction empêche Marin Marais d'être considéré par Sainte Colombe comme son élève, étant donné que ce dernier ne fait que jouer de la musique. Il souligne le mépris qu'il manifeste à son égard en le qualifiant de "bateleur", lorsque Marin Marais joue pour le roi. A ce moment, on note une opposition : Marais a su "plaire à un roi visible" tandis que Sainte-Colombe hèle une "chose invisible" (Chap XIV). Il obtient alors un statut de maitre absolu, accentué dans le film par la voix off de Depardieu, qui amorce de nombreuses phrases en appelant Sainte-Colombe "mon Maitre". Par ce statut de maitre, il a également la possibilité d'être violent, ce que l'on constate quand il brise la viole de Marais, mais cette violence, au lieu de lui enlever son autorité, lui permet d'avoir le dernier mot dans cette scène. Ce statut permet aussi a Sainte Colombe de manifester sa supériorité par rapport à Marais, en renouvelant a de nombreuses reprises la distinction entre "faire de la musique" et "être musicien", comme lorsqu'il dit a Marais : "Qu'est ce qu'un instrument ? Un instrument n'est pas de la musique".
Cependant, Sainte colombe accepte Marin Marais comme élève car il ressent chez lui une douleur, élément fondateur selon lui de la musique.
Malgré cette relation de maitre a disciple, leur relation n'en reste pas moins plus ambivalente qu'il n'y parait, car les deux personnages se complètent l'un l'autre et Marin Marais apparait comme indispensable a l'existence de son maître.
II/ Une relation ambivalente
A/ Pas de