Toute prise de conscience est-elle libératrice ?
Conscience, du latin conscientia qui signifie « connaissance » et provient du verbe latin scire « savoir ». La conscience désigne la perception, plus ou moins claire, que l’être humain a de lui-même et du monde qui l’entoure. La prise de conscience elle, est une invitation à la réflexion intérieure, à douter, à remettre en questions des situations et des points de vues établis, figés. Une prise de conscience ne saurait être objective car elle naît d’une situation précise, propre à chaque personne et à un moment donné. Néanmoins, la nécessité d’écarter la subjectivité est omniprésente car la prise de conscience implique une mise à distance (sans quoi mon jugement risque d’être biaisé). Cependant, la réflexion veut que nous nous demandions si toute, c'est-à-dire n’importe quelle prise de conscience s’avère libératrice ? Ici, il s’agit de savoir si des exceptions à cette libération existent. La réflexion nous amènerait a priori à répondre que oui la prise de conscience amène l’homme vers une émancipation morale, mais nous verrons que le phénomène est à nuancer car il n’est pas mécanique, toutefois il contient un caractère positif non négligeable.
Une prise de conscience a pour objectif d’affranchir l’homme de ses illusions, de dépasser ses préjugés, de se libérer des chaines que constituent les leurres et l’ignorance. Mais il faut veiller à distinguer l’action de la prise de conscience, du fait d’avoir conscience. La prise de conscience est réfléchie, c’est le résultat d’un cheminement, l’aboutissement d’un questionnement, d’un doute de tout et de chaque instant. Tandis qu’avoir conscience suggère une pensée impulsive, mécanique, directe. Dans le sens où elle nous soulage d’un poids, nous ouvre les yeux, la prise de conscience est un phénomène des plus positifs. Pour cela, Sartre nous invite à reconnaitre l’en soi, qui n’est autre qu’un objet, qui n’a pas de conscience d’être ni d’exister, du pour-soi qui