Alberto Iglesias Jiménez.

La Chanson de Roland

La Trahison

La Chanson de Roland, chef d’œuvre du cycle carolingien, est la plus célèbre chanson de geste française dont les origines et l’auteur (un poète anonyme) restent incertaines. On attribue cette œuvre à Turolde, et elle pourrait remonter au XI siècle à l’époque de la première croisade lors du début de la guerre chrétienne contre les infidèles (populations païennes comme les musulmans).
Basée sur des faits historiques, la chanson représente le plus haut témoignage de la tradition littéraire française du Moyen Age : elle raconte et enrichit avec la fantaisie, la vie, les intrigues et les évènements autour du roi des Francs, Charles Magne, dans le moment qui était l’apogée de la première croisade, la bataille entre les Sarrasins et les Francs en 778 à Roncevaux.
La Chanson n’est pas seulement un témoignage d’une bataille historique, mais elle représente aussi le portrait de la société au Moyen Age avec tous ses aspects : la foi, les rapports féodales, les traîtrises, la morale chrétienne et les idéaux de gloire liés à la guerre. La chanson de Roland est en effet une tragédie centrée sur trois moments cruciaux : la trahison, la crise et la mort. La mort de Roland, soldat fidèle qui choisit de mourir en martyre, est le moment d’apogée de l’œuvre, l’auteur touche le lecteur en dramatisant et amplifiant cette scène tragique où le simple chevalier devient héros, un héros qui sacrifie même sa vie pour une fin supérieure, c’est-à-dire la volonté de Dieu.
Le thème de la trahison, parmi les autres, est un thème central car il met en relief la vraie moralité chrétienne et tout ce qu’elle condamne. A cette époque le roi était considéré un envoyé par Dieu pour diffuser la foi chrétienne et lutter contre les infidèles, donc tous devaient être soumis au roi comme ils étaient soumis à Dieu puisqu’il régnait pour la volonté de Dieu. La trahison était même punissable avec la mort en tant que crime contre le roi et donc