Transport maritime et développement durable
Une conciliation pas toujours aisée
Le transport maritime est un des principaux vecteurs de croissance du commerce et des échanges mondiaux de marchandises et leurs chiffres respectifs ne cessent de croître. Les acteurs économiques, dont les armateurs, y trouvent un avantage certain pour leur business, mais sont depuis plusieurs décennies confrontés à d’autres objectifs, jugés également majeurs : un objectif social et un objectif environnemental. L’activité de transport maritime, règlementée sous bien des aspects, à l’instar de toute autre activité économique, fait dès lors l’objet d’encadrements normatifs sociaux et environnementaux de plus en plus poussés. Comment se réalise cette indispensable conciliation entre l’activité armatoriale, indéniable créatrice de richesses, et les impératifs propres à ce que l’on dénomme maintenant le développement durable ? Si les trois intérêts en présence – économique, social et environnemental - peuvent facilement diverger, des efforts importants sont réalisés pour tendre vers leur développement harmonieux et commun. Cependant, au travers de trois exemples, nous mettrons l’accent sur quelques difficultés restant à dépasser.
L’état des avancées en matière sociale et en matière environnementale
Le concept de développement durable. Selon une définition arrêtée en 19871 par le rapport Brundtland lors d’une Commission mondiale sur l’environnement et le développement, le développement durable (ou sustainable development) est "un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs". Les trois piliers du développement durable sont économique, social et environnemental. La durabilité est soumise à un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois piliers2, ce qui n’est pas chose aisée car l’état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent des limites sur la capacité de