Travail social
Nous allons nous intéresser dans ce module au travail social, autrement dit, à cet ensemble d’activités sociales conduites par des personnes qualifiées et missionnées par des services publics et/ou privés en direction d’une population en difficulté.
L’institution « travail social », c’est-à-dire en quelque sorte cette cristallisation de professionnels et de pratiques autour d’objectifs communs d’accompagnement et de soutien aux plus défavorisés, a une longue histoire. Nous allons pendant quelques heures explorer cette histoire puis examiner la problématique contemporaine. L’objectif général de ce module vise à comprendre comment les institutions (et celle-ci en particulier) sont reconnues comme valides, comment elles s’imposent et se transmettent. C. Castoriadis répond ainsi à cette question : « Superficiellement, et dans quelques cas seulement, moyennant la coercition et les sanctions. Moins superficiellement, et plus amplement moyennant l’adhésion, le soutien, le consensus, la légitimité, la croyance. Mais en dernière analyse : au moyen et au travers de la formation (fabrication) de la matière première humaine en individu social, en lequel sont incorporés aussi bien les institutions elles-mêmes que les mécanismes de leur perpétuation... ». Nous verrons que le travail social a été mis en cause dans la dimension coercitive (il a été dénoncé comme étant une pratique de contrôle social), que ses praticiens cherchent le soutien et la reconnaissance à la fois des acteurs sociaux et des autres institutions, et que chaque époque a produit ses propres légitimités. Mais c’est aussi les commentaires critiques, tenus parfois par d’âpres détracteurs, qui ont donné un statut spécifique au travail social, et les différentes orientations idéologiques qui le sous-tendent qui ont conduit à son institutionnalisation.
Cette approche générale du travail social s’articulera : autour des finalités de son action : soit la prise en charge de personnes en