Travailler moins est ce vivre mieux ?
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Le travail est le sens que prend notre commerce avec la nature. Il est évident que ce travail est une nécessité pour de multiples raisons, la première étant l’argent qui va servir à satisfaire nos besoins. Pourtant, le penchant naturel de l‘homme est la paresse, il est donc évident que ce travail qui demande un effort, une peine, est considéré par le sens commun comme une contrainte. Alors travailler moins, serait-ce mieux vivre ? Par travailler moins, on entend la durée, le temps passé au travail, c’est le sens quantitatif. En un siècle, le temps de travail est passé de 49 heures par semaine à 35, on peut donc supposer que travailler moins longtemps permet d’accéder à un plus grand confort et à une meilleure qualité de vie. Le fait même d’être affranchi du travail comptait jadis parmi les privilèges de la minorité. En outre, « vivre mieux« , cela aussi est relatif, car chacun a sa propre image de la vie et de son accomplissement, sa propre théorie sur la façon de mettre en œuvre l’amélioration de cette vie. On considèrera que vivre mieux, cela signifie accéder au bien être, c’est-à-dire à une disposition agréable du corps et de l’esprit. Si le travail n’était qu’une contrainte qui ne visait qu’un but lucratif et matériel, alors oui, travailler moins cela serait vivre mieux, car cela permettrait de libérer du temps de loisirs. Or, on constate que le travail est une nécessité, non seulement pour l’argent, mais également pour former une existence sociale de l’homme. Si une diminution du temps de travail empêche cette formation sociale de l’homme, alors est-ce que travailler davantage permettrait finalement de vivre mieux, plus épanoui socialement ? Et quelle place et quel rôle va jouer le temps de loisir ?
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1. Le malaise au travail
Le travail est avant tout considéré comme un tyran, c’est pourquoi il est issu du latin tripalium qui désigne un instrument de torture. On retrouvera ce sens étymologique à de