Troisième age
Après E. Balladur, A Juppé, ou F. Fillon, Eric Woerth, ministre du Travail et des Affaires sociales vient de présenter son projet de réforme du système de retraite français. Cela va toucher directement ou indirectement tous ceux qui composent le troisième âge. Les plus de soixante ans représentent aujourd’hui 16,8% de la population française mais 25% d’ici à l’horizon 2015 et 33% en 2040. En effet ce sont les générations pleines du baby boom qui arrivent désormais à l’âge de la retraite et l’allongement de l’espérance de vie, qui a fait gagner plus de 20 ans aux femmes entre 1946 et 2009, vient renforcer la tendance au vieillissement. Ce troisième âge constitue bien plus qu’une simple classe d’âge : de moins en moins « inactifs » - même s’ils sont libérés de toute obligation d’avoir une activité rémunérée pour vivre -, ils s’apparentent davantage à une classe sociale, càd à un regroupement de personnes ayant des comportements et des valeurs proches. Mais, pour certains, tels Alfred Sauvy ou Michel Debré dans les années 1970, ces mutations démographiques sont néfastes pour les sociétés et les économies occidentales, et l’augmentation du nombre de personnes âgées constituerait un facteur de sclérose. « Croître ou vieillir, il faut choisir » s’inquiétait déjà Alfred Sauvy. Ce pessimisme est-il fondé ? Doit-on craindre la montée du troisième âge ? Il semblerait toutefois que les retraités soient moins un poids pour la nation que des acteurs économiques et sociaux à part entière.
I/ LE TROISIEME AGE : UN FARDEAU POUR LA SOCIETE ? ... Aux dires de certains, la montée numérique du 3° âge pourrait peser sur les performances économiques et sociales des pays occidentaux. Incontestablement la déformation de la pyramide des âges laisse craindre des difficultés pour les comptes des caisses de retraite, et plus récemment pour les déficits sociaux. A/ Le problème du financement