Un ethnologue dans le métro de marc augé
De Marc Augé
Edition Hachette- Textes du XXe siècle.
Anthropologue de la ville et du quotidien, Marc Augé observe le monde contemporain et propose un point de vue original sur la place de l’autre dans la société.
Aujourd’hui, on ne peut cantonner l’anthropologie à l’étude des sociétés traditionnelles. On ne peut pas dire qu’elle a un territoire particulier. Elle travaille sur toutes les sociétés, sur l’altérité, les différences culturelles. Marc Augé, dans son essai publié en 1986, explique que le métro peut constituer un terrain particulièrement intéressant pour un ethnologue et comment il met en place une stratégie d’observation. Le métro est à la fois individuel et social. Marc Augé va étudier les interactions entre les uns et les autres.
Chapitre 1 Souvenirs
« C’est bien un privilège parisien que de pouvoir utiliser le plan du métro comme un aide-mémoire, un déclencheur de souvenirs, miroir de poche où viennent se refléter et s’affoler un instant les alouettes du passé » (p 8).
Le plan de métro apparaît à l’auteur comme un « déclencheur de souvenirs » et donc une expérience purement personnelle. Chaque étape de la vie peut se ponctuer de stations précises, un changement de vie (déménagement, travail etc.) s’accompagne aussi d’un changement de la trajectoire de métro utilisé. Ainsi, l’auteur compare les lignes de métro à une ligne de vie :
« Car les lignes de métro, comme celles de la main, se croisent ; non seulement sur le plan où se déploie et s’ordonne l’entrelacs de leurs parcours multicolores, mais dans la vie et la tête de chacun »( p 11).
Comme il est possible de lire l’avenir sur les lignes des mains, il serait possible de lire le passé, la trajectoire sociale et personnelle d’un individu selon les lignes empruntées.
En cela, l’utilisation du métro serait une expérience personnelle.
L’auteur distingue les trajectoires quotidiennes qui sont représentatives d’un déterminisme social des trajectoires