Un personnage banal, médiocre ou ridicule peut être un héros de roman. A son début, le genre romanesque a défini le rôle et les caractéristiques du héros. Le héros est un surhomme, demi-dieu puissant capable de réaliser les plus grands exploits et voué à un destin hors du commun. On retrouve notamment Ulysse dans L’Odyssée de Homère qui affrontera mille dangers pour rejoindre sa femme, personnage qui reprend toutes les qualités du héros antique. Au fil des siècles, le héros évolue en même temps que le roman, il n’a plus rien d’extraordinaire par ce qu’il fait ou ce qu’il est et les auteurs passant outre la règle donne vie à des personnages qui ne sont plus que des personnages principaux. Se pose alors la question : Est-ce qu’un personnage banal, médiocre voire ridicule peut être un héros de roman ? Dans un premier temps nous étudierons la conception traditionnelle du héros, nous verrons ensuite l’émergence d’un nouveau type de personnage, l’antihéros.

Les lecteurs ont besoin de héros, modèles d’exemplarité pour nourrir leurs rêves et établir une morale. Par exemple Hercule, héros antique par excellence, qui fait preuve d’un courage à toutes épreuves et de détermination lors de ses Douze Travaux, particulièrement lors de sa victoire contre le lion de Némée. Au-delà de l’idéal, le héros permet à l’auteur de faire passer un message, d’illustrer des valeurs comme on peut le voir dans le roman précieux du XVIIème Clélie, Histoire Romaine de Mlle de Scudéry où Clélie défend les valeurs précieuses telles que la pureté du langage, la distinction et l’idéalisation de l’amour. En effet Clélie, au travers d’un parcours amoureux idéalisé parvient à édifier une morale. Les héros romanesques tel que Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal (XIXème) incarne l’ascension et la réussite sociale, promus capitaine des Hussards (cavalier militaire) il sera notamment anobli.