A l’origine, depuis l’Antiquité, le roman est un récit comptant les aventures de héros légendaires. Si un héros est aujourd’hui perçu comme le personnage principal d’une histoire, les héros étaient alors courageux et accomplissaient des exploits. A l’opposé de tels modèles, on peut voir le personnage médiocre, du latin medius, « qui est au milieu », qui n’a donc rien d’extraordinaire par ce qu’il est ou ce qu’il fait. Mais si le roman est devenu avec le temps une œuvre d’imagination qui présente et fait vivre simplement des personnages, un personnage médiocre ne peut-il pas être le héros?
Nous répondrons en deux temps ; tout d'abord nous étudierons les avantages qu'offre l'utilisation de héros emblématiques, puis nous montrerons que le personnage médiocre convient parfaitement à un certain type de roman.

I) un personnage idéalisé

Le roman a besoin de héros exemplaires, afin d’illustrer des rêves et des idéaux, et d’apprendre des morales au lecteur, et de créer des aventures extraordinaires afin de répondre à la demande d'évasion des lecteurs. Les héros mythiques et légendaire illustrent généralement des valeurs telles la détermination et le courage et la bravoure. Ulysse, héros de L’Odyssée d’Homère, présente toutes ces qualités lors de son périple pour rentrer à l’île d’Itaque où sa femme l’attend. Partant vainqueur de la guerre de Troie, il a une image de conquérant et de héros de guerre. Commence alors son voyage : de nombreux obstacles se dressent devant lui, naturels ou commandés par les dieux et vainc armé de courage, de détermination et d’intelligence. Lors de ces aventures épiques on nous présente un personnage héroïque soit par ce qu’il accomplit, ou par ses qualités humaines, voire surhumaines. Au-delà de l’exaltation, l’auteur peut chercher à transmettre un message à travers son personnage. Rabelais qui contrairement à nombreux de ses contemporains, n'écrit pas en langue latine. Il a préféré utilise la langue barbare et