« Un Retour A l'Etre humain. »

Un éclair. Un grondement. Une colère ardente du firmament. Un soulagement. La petite ne ressent plus la tension qui si souvent lui opprime les épaules. Elle est en accord avec elle-même, le ciel ayant eu pitié de son trop plein d'animosité, la soulage pour une soirée. Une telle méchanceté dans des yeux si calmes, un tel désir de vengeance dans un corps si chétif... Les gens ne pensent pas, n'imaginent pas... Ils s'en fichent, lèvent les yeux au ciel devant des simulacres pareils, ricanant bêtement devant la possibilité d'un quelconque mal chez un caniche aussi sage. La nuit la petite s'en tord, s'en débat, de se démon qui en elle fait rage et qui, nourrit des Horreurs du Monde, lui chuchote paisiblement l'atroce vie d'un paisible destin. Cette enfant, simple et d'apparence inoffensive, renferme tant de noirceur que le simple fait d'en douter ferait d'un homme l'heureux destinataire d'une vie sans destination. Imaginez la douceur effrayante de ce visage pâle ouvrir de ses chétives mains les entrailles et arracher le souffle de vie d'une ultime seconde, ces petit yeux amoureux de la texture et de la vue, se léchant les babines comme un loup et berçant ses cadavres sur la douce complainte de l'extase. Pourtant cette nuit là, elle est en paix. Elle sait que désormais, sa haine contre l'être humain ne la dévorera plus jamais. Elle part. Ailleurs. Loin. Très loin. Ses yeux pour la première fois pleurent. Ce ne sont pas des larmes de remord, ou de tristesse, ce sont juste de simples larmes, des gouttes de pluies. C'est la nature qui reprend le dessus sur le tombeau oublié des sentiments. Elle s'autorise avant le début de la fin un retour à l'être humain pour mieux savourer son destin de poussière, son passage dans la lumière.