Une differation des attitudes
Les transformations contemporaines du social, en général, et du monde du travail, en particulier, ont contribué à produire des générations de travailleurs caractérisées par des attitudes, des attentes et des comportements différents vis-à-vis du travail. Une telle différenciation a également contribué à rendre les rapports intergénérationnels complexes et régulièrement considérés comme conflictuels. Où en est-on aujourd’hui à propos de ces « conflits de génération » ? S’agit-il toujours d’une entrée pertinente pour lire certaines problématiques organisationnelles, bien réelles (intégration des plus jeunes, transmission des connaissances) ? Sinon, à quoi nous réfèrent les tensions qui semblent s’inscrire entre différentes classes d’âge ?
A
QU’ENTEND-ON PAR GÉNÉRATION ?
Une génération est un groupe particulier dont les membres partagent une proximité en âge et ont traversé, à des étapes déterminantes de leur développement, des événements de vie semblables. Caractériser les générations revient donc à identifier ces expériences particulières ainsi que les événements et cadres sociaux auxquels ils réfèrent.
La définition des générations au travail renvoie dès lors à certains événements clés qui prennent place dans l’histoire du capitalisme et des transformations des cadres sociaux du travail. En se basant sur cette conception, la littérature – essentiellement nord-américaine – identifie quatre groupes principaux considérés comme significativement porteurs de conceptions et de valeurs distinctes sur le travail :
Les « traditionnalistes » (ou « vétérans ») sont nés avant la fin de la seconde guerre mondiale et sont héritiers de la grande dépression économique des années 30. Ils se caractérisent par leur respect des supérieurs et leur attitude loyale vis-à-vis des institutions. En échange, ils attendent d’un emploi qu’il dure