une hausse qualitative
Quelle est la tendance relevée sur la consommation des Français depuis les années 60 ?
En cinquante ans, les ménages ont eu tendance à mettre plus d'argent pour se loger, se déplacer, se distraire, communiquer et se soigner.
Cela signifie-t-il qu'on dépense moins aujourd'hui pour manger et s'habiller ?
Oui, mais en proportion seulement, car en fait, la part de ces secteurs a aussi augmenté en volume. Simplement, nous avons créé trois fois plus de richesse que dans les années soixante. Ces dépenses ont donc baissé en proportion de budget complet.
Quels sont les dépenses qui ont le plus progressé ?
Les dépenses liées aux services ont crû de 30 à 50%. Le logement, intégré dan les services, a particulièrement progressé. Le poids des télécommunications s'est renforcé. Il était négligeable dans les années 60 alors qu'il représente 2,5 à 3% aujourd'hui, ce qui est énorme.
Cette tendance pourrait-elle augmenter d'autant à l'avenir ?
D'un point de vue «qualité», les biens et les services s'améliorant chaque année, oui, la consommation peut continuer à la hausse. Après, d'un point de vue «quantité», difficile à dire. Ne serait-ce que sur un angle développement durable, c'est une vrai question. La planète est-elle capable d'accepter une consommation «à l'européenne» pour l'ensemble des pays du globe, en terme de ressources ? Cela dépasse les compétences de l'Insee...
Vous parlez de l'Europe, y a-t-il des spécificités par pays ?
Elles sont surtout culturelles. L'Italie, par exemple, consacre une part de budget à l'habillement plus importante que les Français. La part de l'alimentation dans celui des Bulgares équivaut à celle des Français dans les années 60. Enfin, les Anglais et les Irlandais, a contrario, sont ceux qui dépensent le moins pour l'alimentation, à domicile, mais ils vont dans les restaurants. Et là aussi, c'est culturel...
Chaque décennie a eu son objet culte, symbole du mode de vie
En 1960, l'alimentation