Une vendetta mise en contexte
Dans son essai portant sur le réalisme, Maupassant affirme que « chacun de nous se fait donc simplement une illusion du monde […] Et l’écrivain n’a d’autre mission que de reproduire fidèlement cette illusion avec tous les procédés d’art qu’il a appris et dont il peut disposer ». Dans « Une vendetta », l’auteur reproduit cette illusion qu’il a de la Corse à travers le mythe de la vengeance corse, mythe entretenu au cours des siècles. Sénèque écrivit d’ailleurs, entre 41 et 48 après Jésus-Christ, à propos de la Corse : « Se venger est la première loi des Corses. » Le père Alphonse Duval, administrateur à Ajaccio entre 1942 et 1945, analyse la vengeance corse, qu’il attribue à la nature vive et irritable des Corses, à l’administration de la justice défectueuse qui obligea ces derniers à se faire justice eux-mêmes ainsi qu’à la valorisation de l’honneur : « Le sang appelle le sang. » On peut donc affirmer que Maupassant puise à même une certaine réalité pour traduire sa vision du