Vaut il mieux se perdre dans la passion, qu'avoir perdu toute passion?
« L’épée use le fourreau, dit-on quelque fois. Voilà mon histoire. Mes passions m’ont fait vivre, et mes passions m’ont tué. ». Cette citation de Rousseau met en exergue l’ ambivalence de la passion. «l’épée use le fourreau» signifierait que le fait de s'adonner à nos passions comporterait le risque d'amenuiser nos forces, qu'elles soient physiques ou spirituelles, et pour Rousseau, bien qu’elles aient été un moteur de vie apparemment indispensables, elles lui ont en contre partie été fatales.
Ces deux aspects de la passion légitiment donc une réflexion autour de notre façon de les apprécier dans notre vie. « Vaut-il mieux se perdre dans la passion qu’avoir perdu toute passion? » Dans un premier temps, nous allons voir qu’en effet, elles présentent suffisamment de risques pour qu’il vaille mieux tenter de s’en passer, la preuve étant qu’étymologiquement la passion vient du verbe patir, signifiant souffrir; comment pouvons-nous compter sur nos passions pour atteindre le bonheur si celles-ci provoquent inéluctablement de la souffrance?
Dans un second temps, aussi douloureuse puissent elles être, il n’en reste pas moins que la passion peut-être source de grandes émotions autres que négatives, et peut quand on s’offre à elle, servir de raisons de vivre et nous pousser à l’action, vers un idéal qui nous correspond.
Sans pour autant accepter de vivre pour nos passions jusqu’à l’extrême, nous pouvons considérer envisageable une pondération dans nos modes de fonctionnement, afin d’en retirer d’elles plus d’aspects positifs que négatifs.
En partant de l’étymologie du terme ‘passion’ on retrouve donc un lien avec la souffrance, et le fait de souffrir ou d‘endurer. Cet aspect négatif au possible n’est donc pas assimilable au notre but ultime qu’est le bonheur, notamment par le fait que ce terme s’emploie pour un ensemble d’états dans lesquels nous sommes passifs, contrairement aux états dont