Victor hugo, les contemplations, livre premier vii (1856) v1 à 23.
Il apparaît clairement que le texte est scindé en deux « épisodes » dont le premier (du vers 1 au 19 inclus) nous renseigne sur l’état d’esprit du monde littéraire existant lorsque Victor Hugo lance les bases du romantisme. C’est un monde où le langage soutenu est le seul acceptable et où l’alexandrin règne en maître incontesté sur la poésie.
Victor Hugo se place en opposition idéologique face à ce mode de fonctionnement. C’est dans aucun doutes pour cela qu’il utilise toute une série d’antithèses, tant au niveau du vocabulaire « bien ou mal nés »(v1), « nobles »(v2), « gueux »(v5) que des registres de langages « les patois »(v6), « l’argot »(v7), « montant à Versailles aux carrosses du Roi »(v4) ou encore les genres littéraire « prose »(v9), « farce »(v9) et la comédie « bon pour Molière » (v14) opposé à la tragédie classique présente dans le texte par l’évocation de racine Corneille etc…
Pour appuyer sa pensée, Hugo a recourt à la personnification des mots : il décrit leur allure vestimentaire « déchirés en haillons », « sans bas », « sans perruques » et les lieux où ils vivent « galères », « halles », « bagne ». L’auteur affirme par ses procédés qu’il ne s’agit d’un monde littéraire extrêmement hiérarchisé. Ne pourrait-on pas, à ce propos, mettre en parallèle le monde littéraire et la société de l’époque : la littérature comme un reflet de ce qui se passe au niveau politique (écart entre riches et pauvre, nobles et roturiers). Grâce à l’accumulation du vocabulaire référent aux pauvres, Hugo insiste et donne un ton burlesque à son poème puisque ce