Vide
SITUATION : Ce texte est extrait du chapitre XIII du Léviathan (1651) qui fait suite à un long chapitre où Hobbes (1588-1679) aborde la question de la religion. À l'époque où Hobbes entreprend sa réflexion philosophique, il est témoin de la guerre civile (1642) qui fait rage en Angleterre. Pour Hobbes, si l'Angleterre est en guerre, cela résulte du manque de compréhension de la nature humaine, de la manière d'organiser la vie sociale. Dans ce chapitre, intitulé « De la condition naturelle des hommes en ce qui concerne leur félicité et leur misère », Hobbes décrit la condition tragique et misérable de l’homme à l’état de nature (quand les hommes ne sont pas soumis à un pouvoir commun). I) Image pessimiste et réaliste de l'homme et de ses comportements :
Dans le chapitre XIII, Hobbes examine la "condition naturelle des hommes en ce qui concerne leur félicité et leur misère". Il commence celui-ci de cette façon : "La nature a fait les hommes si égaux quant aux facultés du corps et de l'esprit, que, bien qu'on puisse parfois trouver un homme manifestement plus fort, corporellement, ou d'un esprit plus prompt qu'un autre, néanmoins, tout bien considéré, la différence d'un homme à un autre n'est pas si considérable qu'un homme puisse de ce chef réclamer pour lui-même un avantage auquel un autre ne puisse prétendre aussi bien que lui. En effet, pour ce qui est de la force corporelle, l'homme le plus faible en a assez pour tuer l'homme le plus fort, soit par une machination secrète, soit en s'alliant à d'autres qui courent le même danger que lui.". Dans ce passage, Hobbes montre que tous les hommes sont égaux par nature et que même si ils ont des apparences différentes, les hommes ont naturellement des aptitudes physiques et intellectuelles égales. Cependant, selon Hobbes, c’est de cette égalité naturelle que naît la violence, la défiance entre les hommes dans la nature. Dans le