Vision microéconomique de la prostitution
Pourtant illégal, le marché de la prostitution donne accès à une forme informelle du marché du travail, et permet ainsi à ses acteurs d’accéder à la société de consommation.
Le marché de la prostitution est régulé et contrôlé par une criminalité organisée. Ainsi ce marché profite aux groupes criminels majoritairement russes, roumains et bulgares. Le plus souvent les prostituées travaillent pour rembourser des dettes reconduites par leurs proxénètes et à terme retrouver leur liberté. Mais la prostitution peut également être exercée de manière autonome. La prostituée se considère ainsi comme une personne salariée ou auto-entrepreneuse.
Quid de la protection des consommateurs ! La qualité des prestations est souvent malsaine et les acteurs soumis aux risques des MST. La mise en place des prestations est souvent tout sauf éthique (travail forcé). Enfin, il faut noter que c’est la collectivité qui finance les fonds affectés à la lutte anti-prostitution, alors même que celle-ci n’est pas reconnue par l’État. Dans le marché de la prostitution, des coûts ne sont pas supportés par les producteurs et les consommateurs mais par la société dans son ensemble, puisque la prostitution est génératrice d’externalités négatives (fonctionnement des coûts de la police).
Par ailleurs, le marché de la prostitution est totalement opaque ; et c’est ce manque de transparence qui est à l’origine d’une asymétrie d’information entre les différentes acteurs du marché : les « consommateurs » (les clients), les « producteurs » (les macros) et l’État. En effet, il n’existe pas de grilles de tarifs par exemple, donc les prix pratiqués sont sensiblement variables. De surcroit, cette activité n’étant pas reconnue par l’État, ce marché fonctionne par le