Vivons nous une société trop permissive
1) Vivons-nous une société trop permissive ?
Introduction :
« Jouissez sans entraves », « Prenez vos désirs pour la réalité », ces slogans martelés lors des évènements de Mai 1968 apparaissaient comme le remède miracle d’une jeunesse asphyxiée. Ce souffle nouveau, l’idée d’un bonheur immédiat et la pleine consécration des libertés individuelles résonnent encore dans notre société actuelle. Cependant, dans un espace sociétal qui implique la mise en commun de principes, le respect de droits et de devoirs, l’acceptation d’une remise en cause des institutions et de codes de conduites pourrait s’apparenter à un modèle permissif. Une société permissive implique par essence un danger : le fait de tolérer sans punir, perdre ses valeurs et s’orienter inévitablement vers un modèle anarchique, vide de substance. L’attrait pour la contestation et la remise en cause perpétuelle d’un Etat tiraillé entre aspirations démocratiques et maintien de l’ordre est caractéristique de la France d’aujourd’hui. Ce débat impliquant la place de l’autorité et son exercice dans un contexte libéral nous amène à nous demander si nous vivons une société trop permissive ?
Mis à mal par un peuple qui ne respecte plus les codes d’antan et ne se reconnait pas dans des valeurs archaïque-traditionnelles, il conviendra d’aborder le bouleversement des mœurs opéré au cours des dernières décennies et d’analyser en quoi ces changements ont influé dans une remise en cause de la nature de notre société, vers un modèle plus permissif. Cependant, en lien avec la nature même de notre régime, il conviendra de reconsidérer cette apparente « permissivité ». L’Etat et son système juridique permettent encore et toujours le respect de l’intérêt général et renvoient bien souvent à un soucis de trop grande « pénalisation » de la société. Cette idée de contradiction entre tendance à l’excès juridique et laxisme environnant nous invitera à considérer le caractère subjectif de