Voyage au bout de la nuit
Louis Ferdinand Auguste Destouches, né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1er juillet 1961 à Meudon, plus connu sous son nom de plume Louis-Ferdinand Céline (prénom de sa grand-mère et l'un des prénoms de sa mère), généralement abrégé en Céline, est un médecin et écrivain français, le plus traduit et diffusé dans le monde parmi ceux du XXe siècle après Marcel Proust. Sa pensée nihiliste est teintée d'accents héroïcomiques et épiques. Controversé en raison de ses pamphlets antisémites et de son engagement collaborationniste, il est, en tant qu'écrivain, considéré comme l'un des plus grands auteurs et stylistes de la littérature française du XXe siècle aux côtés d'autres écrivains de l'« absurdité humaine » comme Albert Camus, Jean-Paul Sartre ou Samuel Beckett2. Il est le créateur d'un style propre, particulièrement travaillé, jouant des règles de syntaxe et de ponctuation, bien que fondé sur le langage parlé et l'argot.
Le style Céline Le style littéraire de Louis-Ferdinand Céline est souvent décrit comme ayant représenté une « révolution littéraire »38. Il renouvelle en son temps le récit romanesque traditionnel, jouant avec les rythmes et les sonorités, dans ce qu'il appelle sa « petite musique »39. Le vocabulaire à la fois argotique et scientifique, familier et recherché, est au service d'une terrible lucidité, oscillant entre désespoir et humour, violence et tendresse. Révolution stylistique et réelle révolte (le critique littéraire Gaétan Picon est allé jusqu'à définir le Voyage comme « l'un des cris les plus insoutenables que l'homme ait jamais poussé »). C'est en 1936 que, dans Mort à crédit, son style se fait plus radical, notamment par l'utilisation de phrases courtes, très souvent exclamatives, séparées par trois points de suspension. Cette technique d'écriture, conçue pour exprimer et provoquer l'émotion, se retrouvera dans tous les romans qui suivront. Elle décontenancera une bonne partie de la critique à la