Yves klein
Le bleu d'IKB 3
"Le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont. Ce sont des espaces pré-psychologiques… Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes… tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible". Entre 1955 et 1962, Klein a réalisé quelque 194 monochromes, d’une variété de supports, de formats, de textures, mais qu’il réduit à la couleur bleue à partir de 1957. Leurs dimensions symboliques de 2m x 1m50, "à peine plus hautes que la moyenne des spectateurs et d'une largeur inférieure à l'envergure des bras". Conçus à la mesure du corps humain, ces monochromes, tout comme les anthropométries, signifient chez Klein le lien intime qui unit la peinture au corps et à la chair.
Anthropométrie
(de l’époque bleue, 1960) Pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile, 155 x 281
Autour de 1957, il élabore une matière épaisse avec des reliefs. Enfin, dans cette recherche d’une présence immatérielle des œuvres, il arrondit les angles de leurs châssis et les accroche avec un léger décalage par rapport au mur. Les tableaux semblent en suspension dans l’espace. Ainsi, bien que les IKB restent des tableaux au sens traditionnel d’objets bidimensionnels, peints et accrochés au mur, ils s’acheminent vers des objets en lévitation.