A la recherche du temps perdu- proust
A La recherche du temps perdu
« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. ».
J'ai choisi comme point de départ de mon analyse cet extrait de « Du coté de chez Swann » qui est un des passages les plus connues de « La recherche »,
« la madeleine de Proust » est devenue une expression qui a sa place dans le langage courant, pour designer le surgissement d'un souvenir à partir d'un acte en apparence anodin. Elle relève en effet d'un procédé qu'on retrouve tout au long de la quête du Narrateur donnant alors une piste pour comprendre une œuvre bien plus complexe.
Cette petite madeleine est devenu presque emblème d'une œuvre, passé dans le filtre de la culture populaire, et qui a inspiré bon nombres d'ecrivains.
L stle style peut être défini d'un manière très