j'accuse, zola
Artcile paru dans l'Aurore, 1898
Zola
1. Les différents destinataires de la lettre ouverte sont le président de la Republique (felix faure), les lecteurs de L'Aurore, l'opinion publique en général. Tous sont pris a témoin, a travers la figure du président, premier destinataire. Le pronom "nous" agrège les lecteurs au camp des témoins a chagre (en faveur de Dreyfus). Les "accuses" enumeres ensuite sont pris a partie (a la place de l'accuse de l'affaire Dreyfus): chacun est associe a un ensemble de griefs. Ils saint pris a partie a la troisième personne du singulier, dans un jeu entre la distance (l.33) et la polémique (l.15 et 16-17, notamment).
2. Contexte: Quand Zola écrit sa lettre, il est très cinnu comme romancier naturaliste, mais il n'a pas réussi a être élu a l'Académie française et a subi des attaques xénophobes. Son personnage public ne fait donc pas l'objet d'un consensus: il va, avec l'Affaire, choisir de radicaliser ses préférences républicaines et sa soif de verite.
Fort engagement personnel (anaphores du "jeu") dans une lettre signée: "respect" (dernière phrase) mais prise de risques assumée (l.41-43); lexique des valeurs morales (l.36 et surtout l.37-43); revendication de sincérité ("le cri de mon âme", l.41).
Competences: connaissance des dossiers (accusations méthodiques, faisant suite a une très longue lettre détaillée). S'il construit un ethos moral et compétent, Zola se protege aussi de l'accusation ad hominem ("je n'ai contre eux ni rancune ni haine" l.34): il agit par sens de la justice, et non poussé par haine personnelle. C'est a la fin de la lettre que se trouve l'exposition des valeurs motivant l'engagement.
3. Les adversaires apparaissent de deux façons, Zola combinant accusation polémique et protestation d'intégrité morale. D'une part, les accusations sont présentées comme émanant d'une soif de justice; d'autre part, elles sont assorties d'une réelle violence polémique. L'image des adversaires est marquée par