J’ai affirmé que nous ne devons pas banaliser
Le divertissement, admet-elle, sert réellement « le processus vital de la société » parce qu’il sert « à passer le temps, […] le temps vide […] qui est un hiatus dans le cycle biologique conditionné du travail », au moyen des commodités plaisantes que l’industrie du loisir destine à la consommation. Or, Arendt méprise malgré tout « la bruyante futilité des loisirs de masse » qu’elle oppose aux objets immortels de l’art. Ceux-ci appartiennent au monde parallèle et permanent de la culture, un univers situé en dehors du domaine de la « vie biologique » et dont la beauté et la valeur sont imperméables à tout besoin et à toute fonction parce qu’ils habitent un domaine de liberté absolue [10]. « La culture concerne les objets et est un phénomène du monde ; le loisir concerne les gens et est un phénomène de la vie. » Même si « la vérité est que nous nous trouvons tous engagés dans le besoin de loisirs et de divertissement sous une forme ou une autre, parce que nous sommes tous assujettis au grand cycle de la vie », nous