par Jean-Jacques Arrighi * Aujourd'hui reconnu comme une voie « normale » de formation initiale, l'apprentissage se développe au sein même des lycées professionnels, comme le montre la publication récente du Céreq présentée ci-dessous (1). Résultat de politiques actives menées au sein de l'Education nationale, le développement de l'apprentissage s'inscrit dans un contexte législatif favorable depuis le début des années 70. Alors qu'il semblait apparemment condamné par l'essor de la formation professionnelle par la voie scolaire, la loi du 16 juillet 1971 a tout d'abord restauré sa légitimité en lui définissant un cadre règlementaire et pédagogique. En 1987, la loi Seguin le décloisonne doublement : l'apprentissage s'ouvre à tous les jeunes de 16 à 25 ans et permet désormais de préparer tous les diplômes et titres professionnels y compris ceux relevant de l'enseignement supérieur. Enfin, la loi du 6 mai 1996 réforme son financement et inaugure le régime de subventions directes aux employeurs d'apprentis. Pour le Céreq, l'apprentissage constitue un axe de travail important. Les travaux conduits ont cherché à explorer la signification et la portée de ces évolutions législatives (10). La performance en matière d'insertion des jeunes dans la vie active (2, 3, 6) ou les différents usages qu'en font les entreprises (6, 7, 9) constituent également des thèmes d'études adossés aux préoccupations des politiques publiques. La formation en entreprise, comme projet pédagogique, avait fait apparaître l'apprentissage comme une solution éminemment moderne pour combattre le chômage des jeunes. Depuis les années 80, il est même devenu objet de consensus pour les différentes majorités politiques qui affichent toutes son développement comme un objectif prioritaire. Les travaux du Céreq se sont aussi penchés sur l'ingénierie de l'apprentissage. Ils ont contribué à analyser les modalités de fonctionnement des Centres de Formation d'Apprentis (4,12) et la diversité des