L'élégance vestimentaire
Renaissance des codes vestimentaires
INTERVIEW D’ANNA VON GRIESHEIM
Anna von Griesheim n’a pas seulement une formation de coupeuse, elle est également créatrice de mode. Depuis l’ouverture de sa boutique à Berlin en 1991, elle compte parmi ses clientes des célébrités du monde de la politique, des médias et de la société civile.
Madame von Griesheim, pendant des années, l’apparence des hommes et des femmes politiques n’a joué qu’un rôle secondaire dans notre société. Pourquoi, à votre avis, est-il aujourd’hui si important que les personnalités politiques, et en particulier les femmes, soignent leur image ?
Je pense que nous assistons à une renaissance des codes vestimentaires. Après l’anticonformisme qui a régné dans les années 70, nous attachons à nouveau, de manière très générale, une grande importance à notre façon de nous exprimer, également à travers nos vêtements. Par ailleurs, nous prêtons davantage attention à l’apparence des autres. A mon avis, cette vague nous vient également des Etats-Unis. Prenez Condoleezza Rice : elle s’habille très bien et soigne particulièrement son style vestimentaire. Elle montre que notre perception d’autrui n’est pas uniquement influencée par ce qu’une personne dit, mais également par ce qu’elle dégage à travers ses vêtements, sa manière de se présenter et sa façon de s’exprimer via son apparence.
Observez-vous également un changement dans les choix vestimentaires et l’apparence des femmes politiques à l’échelle mondiale ? Je pense par exemple à Condoleezza Rice, Hillary Clinton, Ségolène Royal ou Julia Timochenko. Ces femmes, de par les tenues qu’elles portent, influencent-elles également le milieu de la mode au niveau international ?
Bien sûr. Je suis heureuse qu’elles redonnent aussi sa place à la féminité. Les femmes ne portent plus seulement des tailleurs-pantalons ou des vêtements masculins. Il apparaît clairement qu’en optant pour des jupes et des talons, elles adoptent un