L'afrique subsaharienne francophone
En 1921, René Maran reçoit le prix Goncourt pour son roman Batouala. Bien qu'il ne soit pas à proprement parler africain puisqu'il est né Guyane et élevé en métropole, il a écrit son roman lorsqu'il était fonctionnaire colonial en Afrique équatoriale française. Il y décrit la vie quotidienne en Centrafrique (à l'époque l'Oubangui-Chari) et son écriture comporte de nombreuses innovations et originalités.
La négritude est un courant littéraire et politique, créé après la Seconde Guerre mondiale, rassemblant des écrivains noirs francophones, dont Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas et Guy Tirolien. Lié à l'anticolonialisme, le mouvement influença par la suite nombre de personnes proches du Black nationalism, s'étendant bien au-delà de l'espace francophone. Le terme est forgé en 1935 par Aimé Césaire dans le numéro 3 de la revue des étudiants martiniquais L'Étudiant noir. Le concept est ensuite repris par Léopold Sédar Senghor dans ses Chants d'ombre, qui l'approfondit, opposant « la raison hellène » à l'« émotion noire » :
« Nuit qui me délivre des raisons des salons des sophismes, des pirouettes des prétextes, des haines calculées des carnages humanisés
Nuit qui fonds toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l'unité première de ta négritude3. »
D'après Senghor, la négritude est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire » et « un fait, une culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie et d'Océanie. » La négritude fut critiquée, parfois violemment, dès la génération d'écrivains africains suivante, en particulier par les anglophones, mais son