L'amérique a un problème de 1%
L'Amérique a un problème de 1%
La crise financière de 2007-2008 et la Grande Récession qui l'a suivie ont fait d'innombrables naufragés : ils dérivent parmi les épaves et les débris d'une forme de capitalisme toujours plus dysfonctionnelle. Les sinistres soubassements du boom financier de la dernière décennie sont finalement exposés à tous les regards.
L'un des aspects les plus sinistres de notre économie de marché ainsi apparus au grand jour est l'inégalité massive, croissante qui effiloche le tissu social américain et la viabilité économique du pays. Les riches s'enrichissent, tous les autres vivent des épreuves peu compatibles avec le rêve américain. Cette inégalité n'est pas uniquement due à la crise des subprimes et à la récession qui l'a suivie mais la crise l'a tant aggravée qu'on ne peut plus l'ignorer.
En bas la souffrance est palpable : L'insuffisance des filets de sécurité aux Etats-Unis devient flagrante. Les programmes d'aide publique, au mieux inadéquats, ont encore été réduits. La classe moyenne quant à elle est terriblement pressurée. Le 1% supérieur a conservé son emprise sur une part énorme du revenu national même si certains de ses investissements ont pris des coups.
Certains pays offrent d'effrayants exemples de ce qui arrive aux sociétés lorsqu'elles atteignent le niveau d'inégalité vers lequel nous allons : les riches vivent dans des complexes fortifiés, servis par des hordes d'employés à bas salaire ; les systèmes politiques sont instables, et des populistes ne promettent aux masses une vie meilleure que pour les décevoir. Il n'y a pas d'espoir : les pauvres savent que leurs chances de sortir de la pauvreté sont infimes.
I. La marée montante qui n'a pas soulevée tous les bateaux
Il y a une trentaine d'années, le 1% supérieur de l'échelle des revenus recevait 12% du revenu national. Depuis il a spectaculairement augmenté : le 1% supérieur reçoit en une semaine 40% de plus que le cinquième