L'expérience instruit-elle?
Une des formes de l’expérience est souvent définie comme l’action permettant notamment à un scientifique de tester une théorie. Une expérience précède toujours une observation, une description du monde sensible, visant à établir une théorie à partir de cette expérience. On a coutume de dire que sans expérience toutes les théories n’ont aucune valeur. C’est pourquoi, l’expérience apparaît comme le fondement de la connaissance humaine. C’est grâce à elle que les hommes ont pu établir leurs premières connaissances et commencé à s’instruire. Toutefois, si je me contente de décrire ce que je perçois, il se peut que je n’arrive jamais à atteindre des propositions universelles : pour accroître sa connaissance et s’instruire, l’expérience ne suffit pas, l’homme doit atteindre un savoir, une connaissance bien plus élevée : il peut y parvenir avec la Raison.
C’est pourquoi, on peut se demander si l’expérience instruit. En cherchant à décrire le monde sensible, n’est-elle pas source d’illusion ? L’expérience est-elle source de connaissance ? Peut-être faire confiance à l’expérience pour s’instruire ?
L’expérience apparaît avant tout comme un des fondements de la connaissance humaine. L’homme a pu commencer à s’instruire en observant la nature. Grâce à ces observations, à la description de ce qu’il perçoit par les sens, l’homme a accru ses connaissances sur la nature. En fait, on peut penser que toute la connaissance humaine provient des sens : en effet, l’homme ne peut avoir accès au réel que par sa sensibilité, sans les sens, les hommes sont coupés du monde. Selon David Hume, toute la connaissance de l’homme est due à l’expérience que l’on fait avec les sens : c’est une vision empiriste.
On appelle empirisme l’idée selon laquelle toute la connaissance est fondée sur l’expérience.
En ce sens, tous les énoncés sans rapport avec l’expérience n’ont aucune valeur, aucun sens : toutes les théories que l’on fait sans référence à