L’expérience instruit-elle ?
Þ S’en tenir aux faits, est-ce une garantie suffisante d’objectivité ?
Þ Ne doit-on tenir une proposition pour vraie que si elle est contrôlable par l’expérience ?
Þ L’expérience instruit-elle ?
Þ La théorie scientifique décrit-elle la réalité
Þ Peut-on dire qu’on expérimente avec sa raison
"Si toute notre connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience." (Kant)
1 ère Partie
La méthode expérimentale
Originellement, le mot «expérience» signifiait connaissance sensible. L’esprit scientifique la définit plus pertinemment comme étant une démarche rigoureuse d’observation de phénomènes choisis en vue de vérifier une théorie. Prenant appui dans le monde des phénomènes, l’expérience, créée et interprétée par l’entendement, renvoie à la théorie scientifique qui l’inspire et s’en nourrit.
Tout phénomène porte la marque théorique et tout savoir fait appel à des principes d’organisation ne dérivant pas de l’expérience. Kant rappelle que la pratique scientifique est l’affaire du sujet pensant :
«Chronologiquement, aucune connaissance ne précède en nous l’expérience et c’est avec elle que toutes commencent. Mais si toute notre connaissance débute avec l’expérience, cela ne prouve pas qu’elle dérive toute de l’expérience.» (Kant : Critique de la raison pure)
I - Les trois moments de la méthode expérimentale
Le processus expérimental a ainsi été schématisé par Claude Bernard, le grand théoricien de la méthode expérimentale : «Le fait suggère l’idée, l’idée dirige l’expérience, l’expérience juge l’idée.»
1° - L’observation des faits.
2° - L’hypothèse suggérée par les faits.
3° - La vérification expérimentale.
C’est là, bien évidemment, une représentation schématique. La méthode expérimentale constitue un va-etvient incessant des faits à l’hypothèse et de l’hypothèse aux faits. Le rythme de la méthode expérimentale est donc ternaire : du fait au fait par l’hypothèse.
II -