L'irlande et les irlandais dans le monde britannique 1815-1931
dans le monde britannique
(1815-1931) »
« L’Irlande et les Irlandais dans le monde britannique (1815-1931) » : le choix de la formulation du sujet pose ostensiblement l’enjeu du cas à part que sont l’Irlande et les Irlandais au sein de ce monde britannique. Ils apparaissent ici, d’emblée, comme une particularité insoluble dans ce monde britannique. « Insoluble » car, tel un problème, on ne peut le résoudre et, tel un élément constitutif, on ne peut le dissoudre. L’historiographie traite l’Irlande et les Irlandais comme un « cas singulier » (Laurent Colantonio) : les historiens parlent alors de la « question d’Irlande » (Jean Guiffan), et les médias jusqu’à aujourd’hui font référence au « problème irlandais ».
L’Irlande en 1815 est en effet un territoire à part, réuni à la Grande-Bretagne par l’Acte d’Union de 1801 : elle est alors associée et intégrée à la Grande-Bretagne, cœur de ce monde britannique. Tout en étant clairement dissociée par l’intitulé même de l’Acte d’Union qui mentionne désormais le « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande », l’Irlande apparaît comme l’alter ego de la Grande-Bretagne, comme un partenaire, placé sur un pied d’égalité au centre d’un monde britannique qui n’est alors qu’un archipel. Une question simple se pose donc : un texte constitutionnel comme l’Acte d’Union est-il la traduction d’une évolution qui aurait transformé voire effacé le statut d’Irlande comme colonie britannique, statut qu’elle détenait jusqu’alors ? L’Irlande est-elle encore une colonie britannique sur la période qui nous intéresse ?
Une partie de la réponse tient certainement dans la date qui marque la fin de la période : en 1931, l’Irlande est scindée en deux, partitionnée entre l’Eire (République d’Irlande indépendante) et l’Ulster (territoire britannique régi par le Home Rule). Cette partition, dont on retient surtout l’indépendance, intervient après de nombreuses luttes nationalistes, autonomistes et