L'île des esclaves scène 6
Euphrosine, Cléanthis, Iphicrate et Arlequin sont réunis pour la première fois depuis leur changement de statut social. A présent, Iphicrate est le valet d’Arlequin, Euphrosine servante de Cléanthis. Arlequin et Cléanthis profitent de leur nouvelle situation pour inventer un jeu d’amour.
Au début de la scène, Arlequin et Cléanthis se moquent d’Euphrosine et Iphicrate, leurs valets. Ils décident de jouer une scène d’amour. Il jouent leur rôle de manière comique et moqueuse, ils « singent » leurs maîtres et se donnent du mal pour les ridiculiser.
Arlequin a une attitude galante, le champ lexical de la galanterie, de l’amour est utilisé, les métaphores « mes flammes », « mes feux », « un jour tendre ».
Les gestes et les rires d’Arlequin font un effet de décalage entre une scène d’amour, et la scène jouée par Arlequin et Cléanthis, ce qui rompt les conventions de la conversation galante. Cléanthis qui prend son rôle de maitresse très à cœur, critique Arlequin, et lui reproche sa vulgarité : « Car encore une fois nous sommes d'honnêtes gens à cette heure, il faut songer à cela; il n'est plus question de familiarité domestique. Allons, procédons noblement; n'épargnez ni compliments ni révérences. » Arlequin fait des mimiques.
Derrière la situation (le décalage entre le type de scène joué, et la façon dont elle est jouée), les gestes (mimiques d’Arlequin) et le langage (galanterie d’Arlequin, changement de registre, juron « palsambleu », et la parodie du langage précieux « mes flammes », « mes feux ») font que cette scène est du registre comique.
Derrière cette scène, qui parodie l’amour du grand monde, nous pouvons comprendre que Marivaux se moque de la société mondaine de l’époque. La scène