L'adoption
D É M O G R A P H I Q U E S
Novembre 2005
D ’ É T U D E S
L’adoption en France : qui sont les adoptés, qui sont les adoptants ?
Juliette Halifax et Catherine Villeneuve-Gokalp*
Les personnes souhaitant adopter un enfant sont de plus en plus nombreuses en France, alors qu’à l’inverse, le nombre d’enfants adoptables nés en France diminue, la plupart des naissances étant aujourd’hui désirées. Beaucoup de familles candidates se tournent désormais vers l’adoption internationale. D’où viennent les enfants adoptés, et qui sont-ils ? Qui sont de leur côté les candidats à l’adoption ? Une enquête inédite de l’Ined éclaire la question et permet notamment de comprendre pourquoi l’adoption est plus fréquente parmi les catégories sociales favorisées.
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e nombre de personnes qui font une demande pour adopter un enfant a presque doublé en quinze ans et dépasse aujourd’hui 10 000 par an. Sur ce nombre, 8 000 obtiennent l’agrément (1), tandis que les autres renoncent à leur projet au cours de la procédure ou se voient opposer un refus. La validité de l’agrément étant de cinq ans, 25 000 candidats agréés étaient dans l’attente d’un enfant en 2003 [1]. L’augmentation du nombre de familles qui souhaitent adopter a entraîné le développement de l’adoption internationale : sur les 4 500 enfants adoptés en France en 2003, près de 4 000 (90 %) sont nés à l’étranger. La France est le deuxième pays au monde par le nombre d’adoptions d’enfants étrangers, après les États-Unis, qui en comptent plus de 20 000 par an. En termes relatifs, toutefois, l’adoption internationale est moins développée en France que dans certains pays d’Europe du Nord : la Norvège, la Suède et le Danemark accueillent 10 à 12 enfants pour 1 000 naissances, contre 5 pour 1 000 en France [2].
Figure 1 - Nombre de garçons pour 100 filles parmi les enfants adoptés en France en 2003, selon le pays d'origine
Nombre d'enfants adoptés