L'araignée dans le monde
Quelques espèces d’araignées ont coévolué avec l’homme et sont particulièrement présentes dans les maisons. L’araignée est actuellement un symbole plutôt négatif en Occident, mais ce ne fut pas toujours le cas et de nombreux peuples - après avoir observé ses toiles, le comportement maternant de certaines espèces ou le comportement social d’autres espèces vivant en colonies - la considèrent encore avec respect ou crainte pour les pouvoirs qu’ils lui attribuent. Depuis au moins quatre-mille ans, l’araignée est utilisée comme symbole dans de nombreuses civilisations, soit comme prédatrice (on la retrouve dans de nombreux films d’épouvante) - soit en raison de sa toile étonnamment régulière, fragile et évoquant la fragilité de nos certitudes et des apparences trompeuses, régulièrement reconstruite, mais si bien adaptée au piégeage des insectes - soit en raison du fil qu’elle tisse, qui évoque celui des Parques. L’araignée (ou sa toile) est présente dans certains décors, et dans divers mythes fondateurs en tant que démiurge, créatrice cosmique. Sous le nom de Anansé, en Afrique de l’Ouest, elle est présentée comme ayant préparé le matériau qui a produit les premiers hommes. Créatrice du soleil rayonnant, de la lune et des étoiles, elle aurait aussi apporté les céréales et la houe aux hommes. Au Mali, une légende raconte que, déguisée en oiseau, elle régule le temps et initie la rosée. Les Indous voient un symbole de liberté dans l’araignée qui peut descendre, mais surtout s’élever le long du fil qu’elle crée selon ses besoins - le fil équivalent du yogi étant la syllabe « Aum » qui doit lui permettre de s’élever jusqu’à la révélation et à la libération. Au Cameroun, les Bamouns pensaient autrefois que la mygale pouvait déchiffrer l’avenir.