L'art du haïku
Que c’est beau un haïku de grands maîtres ! Je ne me lasse pas de lire ces petits poèmes de trois lignes rédigés il y a longtemps par des poètes tels que Bashô, Issa et Shiki. Cela semble tout simple d’écrire trois petites lignes mais il est plus compliqué qu’il n’y paraît car pour être bon, un haïku doit rassembler un certain nombre de caractéristiques comme par exemple, comporter au moins un mot qui évoque une saison, être bien balancé, avoir été écrit dans un instant de sincérité où l’être humain redevient comme un petit enfant et perçoit les choses aussi clairement que lui, sans utiliser son intellect ni ses connaissances acquises. Quand on est un adulte, cela est très difficile à réaliser. Il faut être capable d’oublier son ego, de se mettre en condition de réceptivité maximale et alors, le haïku jaillit de lui-même et il ne reste qu’à le coucher sur le papier. C’est d’ailleurs un art très pratiqué dans le bouddhisme zen, discipline où l’un des enseignements essentiel est que toute forme d’existence et « mu-ga », c’est-à-dire « sans ego ». Quand vous laissez tomber votre ego, vous êtes capable d’entrer en communion avec le monde qui vous entoure et vous laisser pénétrer de son essence. Vous percevez alors les couleurs, les sons, les odeurs, les images comme lorsque vous étiez encore dans la petite enfance. Rappelez-vous comme c’était merveilleux ! Et il est tout à fait merveilleux ce livre également et lorsque je l’ouvre, j’accède à un monde magique, un monde de sensations infinies, un monde qui me rend heureuse et me montre qu’il existe de telles beautés sur la terre et dans l’espace que la plupart des humains ne voient jamais, ne perçoivent jamais, pris dans leur course quotidienne pour la survie et la recherche de plaisirs vulgaires.
La première partie du volume est rédigée par Pascale Senk, rédactrice en chef du magazine « Psychologies » et auteur. Elle comporte de très beaux chapitres qui traitent