L'assommoir chap 10
Il est demandé au candidat : 1. de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; 2. de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ; 3. de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; 4. de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation.
Sujet = Quelle relation peut-on établir entre l’évolution des conflits du travail et le changement social dans les pays capitalistes développés ?
DOCUMENT 1 – D'abord, une "explosion sociale" d'une ampleur inédite. Le point d'orgue est évidemment le mouvement de grèves de 1936 : 12 000 entreprises touchées de mai à juillet, dont 9 000 occupées par leurs employés. S'il rappelle que les grévistes "ne se placent pas dans une perspective révolutionnaire où leur pouvoir remplacerait celui des patrons", l'historien refuse de dépolitiser l'événement pour n'y voir qu'une explosion de joie. La grève peut être une liesse, mais elle reste avant tout une lutte. "Ce qui est en jeu, dans les occupations d'usines, c'est la nature même du lien entre patrons et ouvriers, celle du contrat de travail. Que l'usine soit ou non la propriété du patron importe peu ici ; ce qui compte, c'est que le patron n'y soit pas chez lui au même sens où il est chez lui dans sa maison, avec sa famille." En somme, en introduisant, "dans l'univers du travail, une modernité décisive, où les salariés conquièrent leur dignité d'hommes libres", 1936 acterait la "délégitimation du paternalisme". Prolongée après 1936 par une "guérilla sociale" souvent négligée par les historiens, cette "explosion sociale" s'accompagne d'une "ruée syndicale" sans précédent. En