L'avenir n'est plus ce qu'il était
Peut-on encore avoir le goût de l'avenir ? Peut-on encore croire que l'on avance dans la bonne direction : celle du progrès, synonyme d’un mieux être pour tous ? Et, s’il est évident que le présent ne ressemble plus au passé, est-il pour autant meilleur ? A voir les difficultés que rencontre notre monde, on peut en douter. Pourtant, de tout temps, les difficultés ont accompagné les hommes et c’est précisément ce qui les a poussés à croire en un avenir meilleur, en « des lendemains qui chantent ». Ce qui semble avoir changé aujourd’hui, c’est qu’au fil de nos progrès technologiques et d’un certain nombre de leurs conséquences négatives, le doute s’est installé et que l’avenir nous fait désormais davantage peur qu’autrefois.
Il n'y a pas si longtemps encore le futur faisait encore rêver. C’était le temps des grandes utopies : politiques, sociales et technologiques. Les progrès technologiques, particulièrement, signifiaient, pour le plus grand nombre d’entre les Hommes, une évolution de leurs futures conditions de vie vers un mieux. Les imaginations s'emportaient en songeant à l'avenir radieux qui les attendait. Ainsi, par exemple, la société d'après-guerre, celle de 40-45, alors qu’elle venait de traverser une période atroce, fut porteuse d’espoir et de changements économiques et sociaux majeurs. L’avenir renaissait alors de cendres et chacun y voyait la promesse d’une société future idéale.
Toutefois, c’est tout autant au sortir de cette Seconde Guerre mondiale que l’optimisme face à la perception du progrès se modifia. Avec ce conflit effroyable, l’humanité prit peu à peu conscience de son terrifiant pouvoir d’autodestruction et des moyens scientifiques et technologiques qu’elle était capable d’inventer pour y parvenir (organisation industrielle des camps de concentration, arme nucléaire). Néanmoins, si une partie de l’humanité perçoit dès lors l’avenir et le progrès sous un aspect différent, c’est l’image positive