L'enracinement de la culture républicaine de 1880 à 1890
La IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870, mais la constitution n'est adoptée qu'en 1875. Le régime peine à convaincre et il doit affronter de multiples oppositions.
Les années 1880 et 1890 constituent un enjeu majeur : face à des crises sévères, la République doit affirmer ses valeurs et trouver les moyens de les enraciner.
1. Une République face aux crises et aux contestations
Depuis son installation, suite à la défaite de Napoléon III contre les Prussiens en 1870, le régime républicain doit faire face à de multiples oppositions politiques. Certaines crises révèlent ces oppositions et fragilisent le pouvoir.
a. La crise boulangiste
Nommé ministre de la guerre en janvier 1886, le général Boulanger bénéficie d'une grande popularité auprès des Français. Malgré sa présence au gouvernement, il n'hésite pas à critiquer celui-ci. Il souhaite une République plus autoritaire, capable notamment de reconquérir l'Alsace-Lorraine annexée par l'Allemagne en 1871. Il rallie à lui de nombreux opposants au régime tels que les bonapartistes, les monarchistes et même des républicains qui souhaiteraient un pouvoir plus proche des catégories populaires.
Entre 1886 et 1889, le général Boulanger incarne parfaitement l'antiparlementarisme qui se développe dans le pays. Les députés, les représentants politiques sont jugés inefficaces et peu soucieux des préoccupations populaires. Évincé du gouvernement en 1888, il se fait élire triomphalement député de Paris en 1889. Ses partisans le poussent alors au coup d'État, qu'il refuse. Il est persuadé d'obtenir celui-ci légalement. Accusé malgré tout de tentative de complot, Boulanger doit fuir. Son mouvement décline par la suite mais il témoigne de la fragilité du régime.
b. Des catégories populaires encore peu convaincues par la République
Parmi les sceptiques du régime, les ouvriers