L'etat doit-il rendre les citoyens heureux?
Depuis le 10 novembre 2010, le sénat brésilien a adopté un amendement modifiant la constitution du Brésil pour y inclure un « droit au bonheur ». Le bonheur serait alors non pas seulement un désir de chacun, mais un droit et s’il y a un droit au bonheur, cela voudrait dire que l’Etat a un devoir d’assurer le bonheur. Mais demander le bonheur à l’Etat, n’est pas trop lui demander ? Cela peut étonner : ce que l’Etat a le devoir assurer c’est la liberté. De plus le devoir de faire la liberté et le devoir de faire le bonheur entrent en contradiction puisqu’on ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un a sa place : empiéter sur sa liberté risquerait de le rendre malheureux. Le bonheur est donc une affaire privée, et d’ailleurs l’Etat a une action qui ne peut avoir qu’une portée générale et non privée : il vise l’intérêt collectif, et non l’intérêt particulier. Mais mon bonheur ne dépend-il pas du bonheur collectif ? Et ce bonheur collectif, seul l’Etat peut le faire. L’Etat a-t-il a faire le bonheur des individus dans le sens ou il est le seul à pouvoir créer un bonheur collectif qui est une condition du bonheur individuel, ou bien doit-il s’abstenir de faire le bonheur des individus puisque le bonheur pour exister doit se baser sur la liberté ?
Quand l’Etat se mêle de faire le bonheur des individus, est-ce une bonne nouvelle ou un danger ? L’histoire donne de multiples exemples d’Etats qui ont prétendu produire le bonheur des individus. Ce sont en général des qui surgissent lors de fortes périodes de crise : les individus demandent à l’Etat de faire leur bonheur lorsqu’ils n’arrivent pas à le faire seuls. C’est par exemple le cas de l’Allemagne nazie : le pays est marqué dans les années 30 par de lourdes difficultés économiques et les gens mettaient tout leur espoir dans un pouvoir qui pourrait tout régler. Le totalitarisme c’est quand l’Etat prétend tout faire, même le bonheur des individus à leur place. Cela