L'etat et lapolitique economique
En matière économique, l’Etat assure potentiellement un grand nombre de fonctions et de tâches, qui vont de la définition et du contrôle des règles du jeu économique (concurrence1, protection des brevets) à la négociation des accords internationaux, en passant par la gestion de l’impôt et des dépenses publiques, l’émission de monnaie, la construction d’infrastructures, la production de biens et de services (santé, éducation, transports, énergie), la régulation des relations sociales, le financement de la R&D et le développement de nouvelles technologies2 . Bien que l’intervention de l’Etat dans la vie économique soit ancienne (on peut donner comme exemple en France le colbertisme), ce n’est pas avant la crise de 1929 qu’elle s’est trouvée légitimée sur le plan théorique. Les différents courants de la pensée économique s'opposent cependant sur la place que l'Etat doit occuper dans la sphère économique. Il existe ainsi des différences significatives, selon les pays et périodes, en ce qui concerne aussi bien la taille que les modes d’intervention de l’Etat. Traditionnellement, le modèle continental européen tend plus à favoriser les interventions étatiques que le modèle anglo-saxon. Après les « Trente Glorieuses », qui ont se développer l'Etat-Providence et les dépenses publiques augmenter fortement dans le PIB, le poids de l'Etat dans la sphère économique a tendu à diminuer. Depuis les années 1990, sous l’influence du modèle anglo-saxon, les Etats confrontés à l’échec des politiques économiques des années 1970 ont mis en place des politiques néo-libérales de déréglementation et de privatisation redonnant une place accrue aux mécanismes du marché, y compris dans des secteurs d'activité auparavant considérés comme stratégiques et dominés par des monopoles publics (électricité, télécommunications). La crise économique de 2008-2009 pourrait remettre en cause cette évolution, présentée jusqu’à récemment par certains comme inéluctable.