L'exception française
Language policy in Europe.
Tutor: Lotte Thiessen.
I6045096.
Due date: 1st June 2012.
Comment expliquer “l’exception Française” en matière de politique des langues? Quels impacts ces particularités ont-elles sur les langues régionales?
La France est le seul pays fondateur de l’Europe à ne pas avoir signé la charte visant à affirmer les droits des langues minoritaires de l’Union. Pourtant, l’hexagone compte 75 courants linguistiques majeurs (Mach, 2007, p.1), eux-mêmes divisés en de multiple dialectes, la plupart étant considérés par l’Unesco comme des langues en danger (2010). Ces idiomes ne possèdent jusqu’en 1980 aucune reconnaissance officielle dans le pays qui s’enorgueillit à juste titre de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, dont l’article XI stipule que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf a répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». Le paradoxe est évident et unique en Europe. En effet, les grands pays voisins ont tous reconnu des langues minoritaires comme langues officielles de la nation, et poursuivent une politique plus ouverte sur la diversité. On peut illustrer cette idée en observant la différence entre le statut officiel du catalan en Catalogne espagnole contre sa disparition partielle en Catalogne française. Le sujet des droits des langues minoritaires est un sujet tabou dans l’Etat centralisateur qu’est la France métropolitaine. On peut expliquer cette gêne par une longue histoire de rejet de l’idée même de ces droits, un rejet directement lié a une certaine vision de la nation ainsi que de l’école et de sa mission. Le français s’est développé comme une langue politique, artificielle, institutionnelle, dont le but était de fonder une unité de la nation française. Cette idée d’unité s’est vite confondue avec unicité, et le