L'histoire de la philosophie
« En ce qui concerne d’abord cette galerie d’opinions que présenterait l’histoire de la philosophie – sur Dieu, sur l’essence des objets de la nature et de l’esprit – ce serait, si elle ne faisait que cela, une science très superflue et très ennuyeuse, alors même qu’on invoquerait la multiple utilité à retirer d’une si grande animation de l’esprit et d’une si grande érudition. Qu’y a-t-il de plus inutile, de plus ennuyeux qu’une suite de simples opinions ? On n’a qu’à considérer des écrits qui sont des histoires de la philosophie, en ce sens qu’ils présentent et traitent les idées philosophiques comme des opinions, pour se rendre compte à quel point tout cela est sec, ennuyeux et sans intérêt. Une opinion est une représentation subjective, une idée quelconque, fantaisiste, que je conçois ainsi et qu’un autre peut concevoir autrement. Une opinion est mienne ; ce n’est pas une idée en soi générale, existant en soi et pour soi. Or la philosophie ne renferme pas d’opinions ; il n’existe pas d’opinions philosophiques ».
Quelques remarques :
Hegel a mis certains mots en italiques. Lesquels ? Et surtout pourquoi ? Ont-ils un sens particulier, en eux-mêmes et par rapport au texte ?
Dès les premières lectures, il faut repérer les mots importants, de même que les temps (conditionnel interrogatif, présent affirmatif) et le ton (est-il ironique, ou au contraire sentencieux ?) utilisés.
Les connecteurs tels que « d’abord » ou « or » sont également importants en ce qu’ils illustrent le chemin intellectuel de l’auteur.
Le texte peut être clairement divisé en deux parties distinctes : une première partie négative (ce que ne doit pas être l’histoire de la philosophie) et une seconde positive (ce qu’est une opinion et, par extension, une opinion philosophique). La structure du texte