L'homme droit de révolte ?
Dès lors qu'il y a eu un État, l'homme a exigé l'établissement de la justice, une institution qui permettrait de maintenir l'ordre. Le terme de « justice », de part son origine latine, est indissociable du « droit » qui prend la forme de lois visant à gouverner les hommes et à éviter les transgressions à l'ordre public. Il existe cependant deux formes de droit : le droit naturel qui s'apparente à la morale et dont les valeurs sont universelles, ainsi que le droit positif qui varie en fonction des pays et des époques. Toutefois, l'homme a-t-il un droit de révolte ou faut-il qu'il respecte les lois même si elles sont injustes ? Nous verrons d'abord que l'homme se doit de se révolter pour maintenir la justice puis que pour certains auteurs, l'homme a pour obligation d'obéir aux lois établies, quelles qu'elles soient.
Si les hommes en viennent à se révolter, c'est en général pour une bonne raison : soit parce qu'une injustice se fait ressentir, soit parce qu'ils n'ont plus de libertés ou encore parce que la morale est bafouée. L'idée de révolte n'aurait donc pas un sens péjoratif puisque l'intention serait alors de rétablir l'harmonie et la paix. Pour les grecs de l'Antiquité, la justice est une vertu basée sur l'éducation des hommes et la bonne organisation de la cité. Aristote différencie deux formes de justices : la justice commutative basée sur l'égalité de tous et la justice distributive qui permet de rendre à chacun ce qu'il a apporté à la Cité. Ces deux formes de justices sont des vertus puisqu'elles assurent les échanges pacifiques et la bonne entente entre les hommes. Il semblerait donc légitime de se battre pour le maintien de cette justice et de l'égalité de chacun qui assurent l'harmonie de la Cité. L'homme aurait donc alors le droit de se révolter au nom de la justice.
De même, dans le Contrat Social, Rousseau note la différence entre l'obligation et la contrainte. Lorsqu'un homme est contraint, soit par une