L'homme est-il naturellement religieux ?
L’homme est-il naturellement religieux ?
La société dans laquelle nous vivons est animée par une culture ; une culture à laquelle nous nous attachons et en laquelle nous croyons, alors que ce n’est qu’un amas d’illusions magnifié par l’Homme lui-même. Or depuis toujours, l’Homme a besoin de ce qui stimule ces communautés, à savoir la religiosité. En effet, nous observons un réel sentiment religieux vis-à-vis de tout ce qui anime notre vie. Cela ne se limite pas aux pures religions ; naturellement l’Homme ne peut se contenter de la connaissance que lui apporte la science car, infiniment vulnérable, il lui faut s’assurer que quelque chose de solide les relie, lui et la communauté dans laquelle il vit, à quelque chose de puissant, d’enthousiasmant, de consolateur, qui l’aide à supporter sa « misère », sa faiblesse face à un monde incompréhensible à jamais hors de sa portée. Ce sentiment religieux paraîtrait donc inné, présent dans toute civilisation (qu’elle soit primitive ou moderne), et à moins d’être nihiliste, l’Homme entièrement areligieux n’existe pas. Affirmer donc que l’homme est naturellement religieux revient à contester la notion actuelle d’athéisme : indépendant de toute religion, l’homme continue plus ou moins vaguement à croire en des valeurs qui le rattache à sa culture, à ses proches, à sa nation, etc. Et cet attachement a forcément une parenté propre à la religiosité. Ce qui parait intéressant à étudier ici, c’est cette énergie naturelle qu’est le sentiment religieux. Ce sentiment manifesté en groupe est l’origine d’un monde « religieux » où tout ce qui est en réel – et donc misérable – est inversé. En effet, d’après Marx, le monde des religions est un « monde à l’envers » où l’absolu existe, à l’opposé du caractère purement réel et matériel dans lequel l’homme vit : un monde où rien n’est absolu. L’homme recherche donc à tout prix une quelconque stabilité qui contrecarre l’incessant déséquilibre