L'immigration
Les récentes émeutes urbaines ont mis en évidence les difficultés que rencontre une partie de ceux que l’on appelle les jeunes issus de l’immigration, c’est-à-dire les jeunes qui, nés ou arrivés très tôt en France, ont des parents immigrés. Parmi ces difficultés, l’accès à l’emploi occupe sans doute une place prépondérante. Depuis le début des années 90, un certain nombre de travaux convergent pour montrer que l’origine, qui renvoie au pays où sont nés les parents, n’est pas un facteur neutre sur le marché du travail. Derrière se cachent souvent d’autres caractéristiques dont on a du mal à parler en France, comme la couleur de la peau. Difficile à aborder, le sujet resurgit pourtant lorsque l’on analyse l’évolution de l’insertion des jeunes au fil du temps car, même quand les conditions deviennent plus favorables, les difficultés que subissent certains jeunes issus de l’immigration persistent.
Jeunes issus de l’immigration
Une pénalité à l’embauche qui perdure...
Depuis plus de deux décennies, le chômage, très élevé, pèse fortement sur les jeunes, et notamment sur les moins diplômés d’entre eux. La barrière à l’entrée sur le marché du travail semble particulièrement difficile à franchir pour ceux qui sont originaires du Maghreb. Certes, ces jeunes sont plus souvent issus de filières générales que les autres, sont moins nombreux à avoir suivi la voie de l’apprentissage et bénéficient de moins de relations permettant de trouver un emploi. Autant de caractéristiques qui ne facilitent guère l’insertion. Néanmoins, l’écart qui les sépare des jeunes d’origine française reste très important. On observe ce type d’écart dans d’autres pays d’immigration d’Europe et d’Amérique du Nord, où il prend le nom de pénalité ethnique ou, plus ouvertement, de discrimination à l’embauche. La plupart de ces pays se livrent depuis des années à des expériences de « testing » qui mettent en évidence les difficultés que rencontrent, lors des recrutements, les personnes dont le nom ou