L'initiation avortée dans maria chapdelaine
French 373
Virgil Benoit
Maria Chapdelaine
L’initiation avortée
Si le roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon raconte le passage à l'âge adulte d'une jeune paysanne, Maria, qui vit dans une ferme isolée dans les bois qui entourent le grand lac St Jean, dans le nord du Québec, il présente aussi les premiers émois amoureux de Maria, au cours desquels se déroulent des réflexions sur son futur. Mais Maria Chapdelaine est sans une célébration du patriotisme, où, la mission de ceux qui habitent là est de perpétuer le souvenir des premiers occupants sous le haut patronage de l’Église catholique, dont les représentants, prêtres sont présentés comme les défenseurs de la langue française dans un conservatisme catholique, où le départ n’est pas bien vu par les dieux, « ‘Alors, je vais rester ici… de même!’ car les voix avaient parlé clairement et elle sentait qu’il fallait obéir » (Hémon, 1988, p.199). Si sous une apparence de roman régionaliste, Maria de Chapdelaine, peint la solidarité, comme le partage du même destin, les mêmes misères, ne peut-on pas dire que Louis Hémon remet en cause cette solidarité « aveugle » qui souffre de la pression permanente de l’église? Pouvons-nous dire que Maria Chapdelaine est une initiation avortée en termes d’individualisme et de changement?
Le roman commence avec un ordre, une affirmation, ou une invitation, « Ite missa est » et la phrase qui suit en même temps commence avec « La porte de l’église de Péribonka […] » (Hémon, 1988, p. 1). Ce qui nous introduit en tant que lecteur à la place de la religion de cette société. Tout commence par la notion de prière, Dieu. Cette phrase nous informe aussi sur la stature de l’église dans la vie des habitants. Tout acte humain commence par une prière à Dieu. Hémon nous montre qu'en société où le peuple colonisé, les habitants se trouvent souvent dans la situation où l’instrument de la colonisation, ici, l’église catholique, joue le rôle de régulateur de la façon de vivre et